Des millions d'euros versés aux anciens dirigeants de Virgin Mobile

Au printemps 2014, l’opérateur virtuel Virgin Mobile a été racheté par Numéricable-SFR pour la somme de 325 millions d’euros. Alors que les salariés auraient reçu 1800 euros par personne et en deux fois, 9 anciens dirigeants auraient touché 9,7 millions d’euros.
Vente de Virgin Mobile
C’est officiellement le 4 décembre 2014 que Geoffroy Roux de Bézieux, fondateur de Virgin Mobile, a cédé l’opérateur à Patrick Drahi, patron de Numéricable-SFR. L'investissement qui était purement stratégique a permis de ramener à Numéricable-SFR plus d’un million et demi de clients. La somme de 325 millions a été versée, et une trentaine de départs ne furent pas remplacés (en comptant les démissions et transferts chez Numéricable-SFR). Les représentants du personnel ont tenté de négocier une prime : « On avait demandé 5 000 euros et ils nous ont ri au nez, explique Jean-Michel Bihoues, délégué de la CFDT, syndicat majoritaire dans l'entreprise. Finalement, ils ont réussi à obtenir 1800 euros par personne versés en deux fois.
Un audit financier réalisé sur demande du comité d’entreprise
A la fin du mois de juin 2015, sort le rapport qui est ensuite vu par FranceTV info. Une ligne comptable avec un montant de 3,3 millions d’euros a été découverte à côté de la mention « autres rémunération ». Il s’agissait d’un bonus accordé à 9 anciens dirigeants de Virgin Mobile (en réalité 7 membres du comité exécutif et deux cadres non dirigeants ayant tous participé à la vente de Virgin Mobile).
Les salariés ne furent pas au bout de leur surprise
En effet, l’audit a aussi révélé une autre ligne comptable, cette fois-ci d’un montant de 6,4 millions d’euros pour « complément de rémunération ». Le bonus versés aux anciens dirigeants de Virgin Mobile s’élèverait donc à 9,7 millions d’euros. De son côté, l’ancien PDG, Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef et auteur de Salauds de patrons (prônant des valeurs de solidarité et de partage des richesses), a indiqué à la presse qu'il n'avait pas de commentaires à faire, et de n’avoir rien touché. Les syndicats, qui ont contacté un avocat, envisagent de porter l’affaire devant les tribunaux. Outre leur mécontentement face à cette affaire qu’ils jugent d’injuste envers leur travail, les salariés s’inquiètent de l’avenir incertain à moyen terme du MVNO.