Echec des négociations entre Bouygues et Orange

Le rachat programmé de Bouygues Telecom par Orange ne se fera pas... Les discussions entamées qui devaient initialement être achevées le 31 mars, étaient si compliquées que les deux groupes s'étaient donnés jusque dimanche pour régler les dernières difficultés.
Depuis le 5 janvier, les négociations menées par Orange n'auront pas suffi pour déboucher sur un accord de rachat de Bouygues Telecom. Après un nouveau conseil d'administration, Bouygues, a décidé hier soir de jeter l'éponge estimant l'opération trop risquée. En effet, les deux groupes ont réuni vendredi soir leurs conseils d'administration respectifs, et ont annoncé qu'ils mettaient un terme aux discussions engagées.
Plusieurs points de friction
Malgré plusieurs mois de négociations, les points de divergence étaient trop nombreux afin qu' Orange rachète au groupe industriel sa filiale Bouygues Telecom. Les obstacles étaient multiples dans cette affaire de rachat. Le premier obstacle concernait le partage entre les quatre acteurs des coûts qui découleraient des mesures que pourrait demander l'Autorité de la concurrence.
Le deuxième point portait sur la relation entre groupe Bouygues et de gouvernement qui est au capital du groupe Orange. D'autres points de frictions sur les négociations étaient également de la partie : Bouygues réclamait 10 milliards d'euros ce qui correspond à l'offre déposée par Patrick Drahi, alors que les actifs de l'opérateur ne représente que de 6 milliards dans les comptes de Bouygues.
Bouygues voulait aussi obtenir environ 15% du capital d'Orange tandis que l'Etat français, qui est l'actionnaire principal de l'opérateur avec 23% du capital, souhaitait conserver une minorité de blocage. Les exigences de l'Etat actionnaire représentaient plusieurs obstacles pour le groupe de Martin Bouygues, qui avait aussi pour objectif d'obtenir une participation de 12% dans la nouvelle entité à laquelle se serait ajouté un paiement en liquidités.
Bouygues préfère désormais que sa filiale reste indépendante. Dans un marché où l'hypothèse d'une consolidation devient probable à quatre opérateurs, Bouygues va poursuivre sa stratégie "stand alone" qui lui a permis un retour à la croissance du chiffre d'affaires et de l'Ebitda depuis 2015.